DOI : 10.17457/RIL/16_2022.GRT
Rainier Grutman (Université d’Ottawa)
L’autotraduction made in Belgium : un bilan
FR Cet article présente trois décennies de recherches sur l’autotraduction telle que pratiquée en Belgique. Quelques constats s’imposent : l’autotraduction belge a une forte dimension endogène (intra-nationale plutôt qu’inter-nationale), sans que l’on puisse pour autant parler d’un phénomène constant ou endémique, ni même lui attribuer un caractère exemplaire. Les raisons en sont surtout conjoncturelles, comme le montrent des comparaisons ponctuelles avec d’autres contextes littéraires mais aussi la répartition historique et géographique des autotraducteurs en Belgique même, qu’ils soient de « veille extraction » flamande ou wallonne ou, plus récemment, issus de l’immigration. Aux hypothèses visant à expliquer ces constats s’ajoutent trois pistes de recherches futures que la communauté de chercheurs en lettres belges est invitée à prolonger, compléter et corriger.
Mots-clés : autotraduction, bilinguisme (officiel), diglossie, écriture migrante.
EN This article presents three decades of research on self-translation as practiced in Belgium. A few observations stand out : Belgian self-translation has a strong endogenous (intra-national rather than international) dimension, yet one cannot consider it an endemic or even an exemplary phenomenon. The reasons are mostly context-bound, as shown by brief comparisons with other literary contexts, but also by looking at the historical and geographical distribution of self-translators in Belgium itself, whether they be of « old » Flemish or Walloon « stock » or, more recently, hail from an immigrant background. In addition to trying to explain these findings, the article suggests three avenues for future research, which scholars of Belgian literature are invited to extend, complete and correct.
Keywords : self-translation, (official) bilingualism, diglossia, migrant writing.